Massacre de Ngarbuh: les responsables face à la justice
Faisant suite aux travaux d'investigation menés par la commission d'enquête initiée le 17 février 2020 par le Chef de l'État Paul Biya, les responsabilités ont été établies. Dix (10) personnes parmi les Dix-sept (17) membres du comité de vigilance local ayant participé à cette opération, sont activement recherchés et des militaires aussi indexés et d'ores et déjà à la disposition du Tribunal Militaire de Yaoundé pour répondre de leurs actes.
Nous avons donc :
Le Chef de Bataillon Nyiangono Ze Charles Eric, Commandant le 52è Bataillon d'Infanterie Motorisée(BIM) de Nkambe, pour n'avoir pas personnellement supervisé l'opération menée par ses hommes. Le Sergent Baba Guida, pour avoir fait participé des civils à une opération militaire, de n'avoir pas maîtrisé ses hommes au cours de cette opération, d'avoir ordonné l'incendie des maisons, d’avoir travesti le compte rendu de la mission et son bilan. Le Gendarme Sanding Sanding Cyrille et le Soldat de 1ère Classe Haranga, quant à eux sont inculpés pour avoir participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons. C'est la substance d'un communiqué rendu public le 21 avril 2020 par le Ministre d’État Secrétaire Général à la Présidence de la République Ferdinand Ngo Ngo.
En rappel, le 12 février 2020, le Commandant du 52è BIM avait autorisé une mission de reconnaissance au village Ngarbuh situé dans le département du Donga Mantung région du Nord-Ouest, Cameroun, à la faveur des regroupements des sécessionnistes qui s'y tiennent et des problèmes intercommunautaires y relatifs. Le détachement conduit par le Sergent Baba Guida, était constitué de trois (03) militaires, deux (02) gendarmes et dix-sept (17) membres du comité de vigilance local qui y a été associé. Sur la base des renseignements fournis par un ex-séparatiste ce groupe, a échangé des coups de feu la nuit du 13 au 14 février 2020 à Ngarbuh 3. Le bilan avait fait l'objet de polémiques.
Certaines sources ont parlé de 22 civils tués; des déclarations qualifiées d'allégations mensongères par le Ministre de la Communication René Emmanuel Sadi qui avait évoqué la thèse de cinq (05) personnes tuées. Selon le communiqué du Ministre d'État Ferdinand Ngo Ngo, le bilan officiel fait désormais état de cinq (05) sécessionnistes tués, trois (03) femmes et dix(10) enfants ayant péri, et des maisons incendiés par des militaires, pour masquer les faits avec à la clé, un compte rendu de la mission, biaisé ayant justifié la première sortie du gouvernement.
Attaque meurtrière de Ngarbuh de février 2020: les enquêtes du gouvernement ont rendu leur copie, des éléments des Forces de Défense, dans les mailles de la justice militaire camerounaise.
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