Cameroun: transformer la pastèque en vin, c'est faisable

Cameroun: transformer la pastèque en vin, c'est faisable

  • Colbert MAO
  • Published 3 years, 5 months ago
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C'est un projet porté par un Camerounais du nom de Martial Bibi (M.B). Il a accordé une interview exclusive à votre journal TendanceActu (T.A) afin de mieux expliquer la portée de son œuvre.

T.A: Qui est Martial Bibi ?

MB: Martial Arnaud Bibi est un jeune Camerounais qui a fait ses études supérieures à l'ISS (Institut Supérieur du Sahel) qui est aujourd'hui, l'actuel Polytechnique de Maroua. J’y ai effectué cinq années d'études (2011-2016) au terme desquelles je suis nanti d'un diplôme d'Ingénieur agronome spécialité: l'agroalimentaire. Je suis également lauréat du fond prototypage organisé par l'APME (Agence de Promotion des Petites et Moyennes Entreprises du Cameroun) qui avait pour objectif de primer les vingt meilleurs projets de l'année 2020 au Cameroun.

T.A: Qu'est-ce qui vous a motivé à investir dans l'industrie du vin?

L'industrie du vin est le fruit d'une passion acquise quand j'étais étudiant. Notamment lorsque je faisais beaucoup d'expériences sur le vin et les bières pendant mes stages professionnels passés en grande majorité aux brasseries du Cameroun à Yaoundé entre 2014 et 2016.

TA: Pourquoi le choix de la pastèque ?

MB: Ma motivation vient de deux ordres. Le premier était le fait de m'auto-employer. Le second, le plus important, porte sur la valorisation d'un fruit local. Tout le monde connaît la pastèque, la consomme en nature mais il manque de voix de transformation et d'industrialisation de ce fruit. J'ai donc décidé de lancer ce projet qui pouvait montrer la valeur ajoutée qu'on pouvait donner aux fruits de la pastèque.

T.A: Quelles sont les valeurs nutritives fournies par la pastèque ?

MB: Premièrement, la pastèque est riche en vitamine C ensuite en précurseurs de vitamine A. Quand on consomme le vin fait à base de pastèque en lui-même, il est riche en fibres qui vont nous permettre une meilleure facilitation du transit digestif. Il est également riche en antioxydants qui sont des molécules permettant de purifier le corps contre les radicaux libres. Les radicaux libres sont des substances qui sont à la longue, cancérigènes dans le corps. Le vin de pastèque permet de libérer les radicaux libres dans le corps et nous donner une bonne santé. On a un alcool assez doux à l'intérieur, un bon goût pastèque fruité qu'on retrouve dans notre vin.

T.A: Pourquoi avoir octroyé votre nom "Bibi" à votre vin?

M.B: C'est pour lui attribuer la paternité de mon travail. Au-delà du fait que j'ai voulu que ce vin soit un peu de moi, j'ai apprécié des icônes comme Kadji qui pour moi est un modèle. Il a dans les années qu’on n’espérait pas, sorti une bière 100% camerounaise qui porte son nom et qui fonctionne bien sur le marché. J'ai donc dans cette optique donné un peu de mon nom à mon vin de manière à ce que dans quelques années, que l'on sache partout dans le monde entier que "Bibi" est un vin made in Cameroon.

T.A: Compte tenu du fait qu'il existe une panoplie de boissons alcoolisées sur le marché, qu'est ce qui fait la particularité du vin Bibi?

M.B: Contrairement aux autres vins faits à base de raisin, le vin Bibi vient montrer qu'on peut faire du vin sans raisin à base de la pastèque. La pastèque en elle-même procure déjà au vin, une particularité liée aux valeurs nutritives.

T.A: De combien de temps disposez-vous pour partir du produit initial (pastèque) au produit final (le vin)?

M.B: Quand toute les étapes sont respectées (6 au total), la durée minimale est de 15 jours et la durée maximale, 21 jours.

Les étapes de transformation sont les suivantes :

1-lavage, découpage;

2-le broyage;

3- la filtration;

4-la cuisson du moût encore appelée la stérilisation;

5- la fermentation (environ 10 jours);

6- la clarification : étape qui permet de clarifier notre vin. C'est-à-dire qu'on passe généralement du rouge au blanc. C'est à ce moment que nous pouvons passer une fois de plus à la filtration puis à l'embouteillage.

T.A: Si nous partons sur la base de votre capital, quelle est votre capacité productive actuelle?

M.B: Elle va grandissante au fil des semaines et au fil des mois. Je pourrais produire sensiblement quatre cent (400) litres en deux semaines pour environs six cent (600) bouteilles. Je produits le double en un mois.

T.A: Si vous aviez un cri de cœur à adresser aux pouvoirs publics en vue d'éclore votre activité, vous avez maintenant l'opportunité de l'exprimer.

M.B: Qu'il s'agisse des pouvoirs publics, des partenaires ou des potentiels investisseurs, j'ai besoin d'équipements car tout est encore rudimentaire. J'ai aussi besoin d'un local qui me permettrait d'installer une usine parce que là je produis encore à domicile, ce qui n'est pas adéquat. Il faut du financement. Forcément, je créerais de la valeur ajoutée en recrutant des personnes, cela limiterait les importations de vins lorsque l'affaire aura décollé.

T.A: Martial Bibi, merci d'avoir répondu aux questions de TendanceActu!

M.B: Je vous remercie autant.

C'est un projet porté par un Camerounais du nom de Martial Bibi (M.B).Il a accordé une interview exclusive à votre journal TendanceActu (T.A) afin de mieux expliquer la portée de son œuvre.
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